Portrait|Stéphanie Gagné : là où il y a une volonté, il y a un chemin

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Productrice, réalisatrice et cofondatrice des Films de La Baie, Stéphanie Gagné est une femme du Saguenay, une région du Québec où l’esprit d’entraide et la débrouillardise font partie du quotidien.

Depuis ses débuts, elle n’a cessé de se lancer dans des projets audacieux, mêlant documentaires et cinéma, ancrées dans des histoires humaines. Présente à Lons-le-Saunier, dans le Jura, à l’occasion du 10ᵉ festival des RDV de l’Aventure, elle nous parle de son parcours, de son ami et associé Philippe Belley ainsi que du film qu’elle a dû achever seule : La folle traversée de Philippe.

Stéphanie Gagné du Saguenay, réalisatrice.

Romain ENTAT : Ce qui vous pousse, encore aujourd’hui, à partir à l’aventure ?

Stéphanie GAGNÉ : Ce qui me pousse, c’est avant tout l’envie de créer quelque chose de véritable, de partager des histoires humaines qui puissent toucher les gens. J’ai grandi dans le Saguenay, un endroit où la débrouillardise et l’esprit d’équipe sont essentiels. Ce coin du Québec forge des gens capables de se relever, d’innover, de se lancer.

J’ai étudié la radio, la pub, la télé, le journalisme. Mon premier job était cadreuse dans une petite boîte de production locale où l’on touchait à tout. Je n’avais pas peur de faire plusieurs choses à la fois, de m’adapter et d’apprendre sur le tas. Ce fut une belle école de vie. Cette soif de créer m’a poussée à monter ma première entreprise en 2008, avec un ami. Puis, avec Philippe, nous avons fondé Les Films de La Baie, une société qui, au départ à trois, a fini par compter treize personnes.

L’aventure, pour moi, c’est ça : être à l’écoute des autres, se dépasser, mais surtout partager et créer ensemble.

Quel a été le moment le plus marquant – ou transformateur – de votre parcours ?

Il y a eu plusieurs moments marquants, mais ce qui m’a profondément transformée a été la reprise du projet La folle traversée de Philippe, un film que Philippe et moi avions commencé ensemble. Il avait décidé de relever un défi gigantesque : traverser à la nage le lac Saint-Jean avec sa fille, un exploit audacieux pour un homme qui n’était pas nageur. Il voulait prouver que tout est possible.

Le projet était en plein développement quand je me suis retrouvée à poursuivre seule le travail. Devant ce changement de cap, j’ai compris qu’on ne pouvait pas prendre la place de quelqu’un d’autre. J’ai dû trouver ma propre manière de continuer cette aventure, de faire avancer ce film tout en honorant ce qu’il avait initié.

La folle traversée est devenue pour moi un acte de résilience : une manière de garder l’énergie du projet vivant et de faire face aux défis avec le même courage que Philippe. J’ai beaucoup appris.

Quel message espérez-vous transmettre à travers ce film et votre travail ?

Le message que j’espère transmettre est simple mais puissant : ne jamais sous-estimer la force d’un rêve, même lorsqu’il semble insurmontable. Philippe a voulu traverser le lac Saint-Jean à la nage, un défi que personne n’aurait cru possible pour lui, mais il a persévéré. Ce film parle d’audace, de persévérance et de résilience face aux obstacles.

Mais il est aussi une invitation à ne pas remettre à demain ce que l’on peut accomplir aujourd’hui, à prendre en main sa vie et ses rêves dès maintenant. Ce projet m’a aussi permis de réaliser que, même dans les moments les plus difficiles, la création et l’entraide peuvent offrir une lumière.

Chaque pas, chaque effort, même minuscule, compte. Et c’est ce message que j’espère que les spectateurs retiendront : celui de croire en soi, d’oser, d’aller au bout de ce qu’on entreprend.

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Reportage pour Les RDV de l’aventure